couleurs du Maroc

Bonsoir Jean,

Par un pur hasard je viens de lire tes récits dont je te remercie de narrer à ta manière tellement simple, vraie et parfois poignante, c'est aussi et souvent la vie des habitants du bled, mais à chaque fois cela me brasse le coeur.
Encore bravo de ta perception et de ton partage.
Avec mes respectueuses amitiés.

Mickey122.

MERZOUGA

LAC EPHEMERE OU POISSONNEUX

Entre les dunes de l’erg CHEBBI et les montagnes, coté ouest, s’étend sur plusieurs kms une zone désertique couleur ardoise où règne une chaleur caniculaire dus à l’ardoise qui reflète la chaleur, pas le moindre et même minuscule brin d’herbe ou de plantes quelconques.
Quelques carcasses d’animaux dont un dromadaire au bord d’une piste.
Au milieu de cette zone un lac avec quelques mètres de verdure tout autour. On y trouve là des dizaines de dromadaires venus paître et des centaines ou des milliers de flamants roses, de canards, et d’oiseaux divers.
Tous les dromadaires de Merzouga et de Hassi Labiad viennent y paitre.
Quelques gardiens-vendeurs autour qui guettent le touriste plus que leur bétail mais ils n'insistent pas.
Ce lac peut être éphémère si l’année a été sèche ou poissonneux si la pluie a été au rendez vous.
Ce lac est au bout d’une piste de qqs kms à droite avant MERZOUGA
A 30 mètres du lac je trouve 3 monticules de sable, des tombes comme dans les films de western américain, et là des tombes de nomades et qui sont utilisées comme tremplins de sauts par des motards ignorants

merci jean
de nous remettre les pieds au sol
et de relativiser notre vision
en effet on pourrait prendre d'autres exemples que le tour de
france pour valider ton propos et nous rappeler à la réalité
et modifier certains jugements un peu trop hatifs
que nous faisons tous ??
merci

Excellents, tes beaux récits, Jean.
Aux antipodes de mes plaisanteries, c'est un plaisir de te lire.
J'espère que tu nous en donneras encore.
Tu devrais en faire un recueil imprimé. :112b:

Sailor

jean66 a écrit:

ERG CHEBBI

Ce matin je traine avec mon scotter le long des dunes. Des enfants de 4 à 6 ans remplissent des bidons d’eau à un puits. Lorsqu’ils m’aperçoivent ils laissent tomber leurs travaux d’Hercule et se ruent vers moi pour me couper la piste. Si vous n’avez pas vu un sprinter courir les jeux olympiques vous n’avez pas encore vu un enfant Marocain courir après un touriste.
Il y a peu j’aurai accéléré pour les éviter, mais là je continue de trottiner et me laisse surprendre pour les écouter piailler et tailler une bavette avec eux.

Aussitôt –
« Ti donnes bonbons ?»
Je hausse lourdement les épaules d’un air désolé–« la » (non)
« Ti donnes stylo ? »
Avec un sourire bienveillant je lui donne la réponse classique.
« Et toi ti donnes dirham »
conversation stérile car ils ne connaissent pas d'autres mots de français
c'est l'occasion pour moi d'apprendre le berbère puis
Je continue lentement mon chemin avec les enfants aux trousses et je veille à ne pas les semer.
Ils sont heureux de courir plus vite que je ne roule.
A un passage difficile je m’enlise.
Tout les enfants s’esclaffent, trépignent et sautillent de joie.
Pour un peu ils se tordraient de rire en se roulant à terre.
Jamais vu des enfants aussi heureux.
Je leur fais signe qu’ils peuvent pousser la moto.
On s’organise dans la cacophonie.
L’un d’eux se met devant la moto pour tirer et je suis obliger de freiner en catastrophe.
Quand la moto fut ‘dégagée’ je partageais les 3 chewing-gums en 6 parts.
Le dernier n’a rien, mes poches sont maintenant trouées.
Je le laisse monter sur la moto.
Les autres veulent échanger leur chewing-gum pour une place au paradis.
Là il est temps de filer avant la bagarre générale.


Bien entendu dans les villages vous êtes souvent envahis par de véritables meutes, mais bon vous nous avez déjà vus quand la caravane publicitaire du tour de France passe ou quand le père noël jette ses bonbons
adultes et enfants se ruent eux aussi.
considèront cela comme faisant partie du folklore africain sans plus

Bonjour,
et quel plaisir de vous lire... On s'y voit... Merci...
Cordialement,
Corinne.

Merci Emile, Mickey, à tous vous êtes bien aimable


Les conteurs

Au souk hebdo de SIDI IFN, ce dimanche.

Ce dimanche 10 mai, 2 conteurs captivent la foule.
Là ils ne sont munis que d’un tambourin pour l’un et d’un sac, avec une espèce de cithare, pour l’autre.

Le conteur arrive, joue un peu de tambourin et aussitôt une petite troupe se forme autour de lui.
Il conte plutôt fort pour continuer à faire venir le chaland
Au fur et à mesure que la foule enfle il fait élargir le cercle en bondissant vers les spectateurs qui reculent aussitôt, agrandissant ainsi l’arène.
La foule vibre, est inquiète, souffre, se réjouit, et le conteur gesticule, crie, bondit, trépigne, semble souffrir et se réjouit lui aussi (la moisson va être bonne car le public répond à ses attentes)

Si vous avez vu des enfants devant guignol vous avez une petite idée de la scène.
Je n’y comprends que dalle mais je suis passionné et je m’extasie devant le couple conteur-public.
La ‘manipulation humaine’ est sans limite mais c’est aussi le seul moyen de transmettre un savoir aux populations déshéritées.

Sur la place DJEM EL FNA de MARRAKECH les conteurs monopolisent la place tous les jours. Je les ai vus à TATA le soir et à SIDI IFNI la veille et le jour du souk hebdo.
Toujours avec autant de succès et je suis toujours aussi attentif et étonné.

Bonjour à tous

Nous sommes depuis dimanche soir

PARMIS LES HUMBLES au bord des falaises.

Les pêcheurs solitaires ou un autre monde loin des paillettes d’Agadir ou de Marrakech et miracle nous avons internet dans le CCar.

Le désert s’est déplié devant nous comme une carte géographique, les dunes ont succèdé aux steppes rocailleuses et les steppes aux dunes.
Pas l’ombre d’une ombre. Dans les steppes les buissons sont tellement courts qu’ils émergent à peine du sable rocailleux.
Coté couchant, le long des falaises, les vents alizés glissent sans repos vers le sud. Ils essuient les rochers avec un bruit de soie froissée quand les vagues qui se ruent vers les falaises leurs laissent la voix et le temps.

Sur des centaines de kilomètres des cahuttes de pêcheurs plus ou moins dense. (Une tous les 5km ou une tous les 100m sur 500m) rarement plus groupées.

Nous nous arrêtons auprès de 3 d’entre eux.
Deux sont occupés par des pêcheurs d’AGADIR et le troisième vient d’ESSAOUIRA, villes distantes à plusieurs centaines de km. Cela fait de nombreuses semaines qu’ils ne sont pas retournés chez eux.
Par politesse je leur demande où nous pouvons nous placer sans les gêner, ils me font un geste large tout autour d’eux l’espace est immense. La route est à 500m.
Nous posons notre camion à 20m d’eux et de la falaise, face à la mer.
Dans nos villes ou nos villages nous vivons les uns sur les autres en face de notre propre image et souvent la plus médiocre. C’est pour cela que nous ne savons pas être isolés dans la solitude et à plus forte raison dans le désert. Est-ce pourquoi lorsque nous nous arrêtez dans un endroit isolé et tranquille nous êtes souvent rejoint par un autre CCariste qui vient se coller à nous. Il nous faut revenir chez nous pour nous apercevoir de notre véritable promiscuité.

Tant de choses inachevées nous maintiennent la pression, ici ils pensent à survivre.

Leurs cahuttes.
De 3x4m, pour les plus spacieuses, anfractuosité protégée dans les falaises pour les plus humbles. Faites de bric et de broc, bouts de bois et de planchettes pour l’infrastructure entourés d’un semblant de bouts de bâches plastiques.
Le tout est lié à l’aide de bouts de ficelles et de vieux filets. Des cailloux maintiennent l’ensemble qui résiste fort bien au vent.

Un frigo creusé dans le sol quand il est sableux ou une caisse protégée par de multiples bâches ou polystyrène.
Dans le frigo, 2 à 4 caisses de polystyrène avec de la glace pilée qu’un négociant vient récupérer régulièrement plusieurs fois par semaine.

Les bonnes places de pêche ne sont pas légions.
A la ligne il faut que l’emplacement surplombe un peu la mer ou il faut avoir un accès aux pieds des falaises, toujours dangereuses. Des falaises on y lance aussi des cordelettes garnies d’hameçons et de reste de sardines ou de crustacées et de mollusques puis, on va relever plusieurs fois par jour pour récupérer de beaux poulpes.
On y pêche aussi au filet mais il ne faut pas seulement un accès vers la mer mais aussi des écoulements entre des rochers pendant les marées afin que le poisson se prenne dans le filet.



Comme un toutou, je passe la soirée et le lendemain à les observer et à les suivre quand ils me font signe.
Leur pêche est loin d’être miraculeuse. Ici on pêche surtout des daurades.
Pour la journée 4 daurades de 500gr à 1,5kg pour les 3 pêcheurs.
Dés la tombée de la nuit leurs cahuttes disparaissent dans la nuit. Je ne vois pas la moindre lueur et donc pas d’éclairage. Le CCar avec les larges baies vitrées du porteur et son éclairage doré fait penser à un char d’or. Il est temps que je leur sorte mes lampes de poche à leds et remontoir.

Jean, un immense merci de nous faire vivre des moments pareils. Ce récit est merveilleux et donne envie de retourner au Maroc. Vive la suite.
Amitiés

Bien le bonjour de Suisse

Bianca

merci jean
tu arrives toujours à m'étonner
j'ai l'impression avec toi de redécouvrir le maroc à chacun de tes récits
c'est beau, c'est parlant, c'est Humain
merci, j'attends avec impatience le prochain
amicalement
emile

Bonsoir à tous
Bonsoir Jean.

Je sors de ma torpeur pour te dire une nouvelle fois merci pour tes réçits. Je ne peux concevoir que tu ne sois pas à l'image de tes écrits, plein de sagesse. Il vrai que par rapport à certain, sur ce forum cela fait tâche.
Mais continue tu ravis la plupart, même des poêtes comme Bianca, Nicole et bien d'autre sur cet espace.

Aujourd'hui tu m'a donné du bonheur !


Amitié sinçère.

Petit Bleu

Bonjour

merci BIANCA cela me touche

merci à toi aussi PETIT BLEU je me sent rougir mais je ne suis rien de tout cela, je rale comme tout le monde quand mon voisin me semble anti.....
30ans de mines et quelque soit le niveau hierarchique m'ont apris l'humilité et le respect de mon prochain
même si je ne me leurre pas au genre.

Thierry je préférerai que tu ne pollues pas ces trop rares instants ou je suis sur le forum, tu dois avoir un don certain
merci de ta comprehension mais évites mes sujets SVP et restons sur le sujet qui est le Maroc


et puis pour détendre les idées un peu d'humour vécu il y a 15 jours


ALAM ALEIKOUM

LUNDI 27 avril 2009

J’essaie d’échapper au regard de Rachid qui me surveille de l’entrée.
-Ti est parti sans moi ji ti aurais montré lac et li désert et li cailloux fossiles ji connais bon coin. Se désole t-il
Hier nous sommes partis, avec lui, en CCar au souk hebdomadaire à RISSANI.
Il prend place à coté de moi
-Li gazelle va derrière, moi ji montre chemin. C’est à 20 km tout droit y a po d’autre route.
Pendant la traversée du village il salue les habitants et les dromadaires à tour de bras
-ti vois ji fais comme le roi ji salue tout li monde en levant li bras. toi ti est mon chauffeur.
-Heureusement que tu n’habites pas en France sinon il t’aurait fallu une Rolex au bras. Tu ne veux pas que je t’aide à lever le bras ?
-Ti trouves di tout au souk. Et toc
A RISSANI à peine sorti du CCar il sert les paluches et embrasse tout ses amis et ils semblent très nombreux
-j’ti présente Mohamed et Youssef et… hé Ali ti-as vu mes amis…ji suis venu avec CCar…..
-Ho ho Rachid tu fais ta tournée électorale ou quoi ?
Ma mie commence à avoir mal aux jambes il est temps de rentrer.
-Non non on va encore voir li marché aux animaux c’est juste à coté.
C’est le souk le plus bordélique, le plus sale et le plus malodorant qu’il m’ait été donné de visiter et il se trouve en plein centre ville. Tous les guides touristiques le recommandent.

Au cours de la promenade Rachid marchande pour moi. Au bout d’un moment.
-il veut 300 dirhams traduit-il.
- Quoi ? Il roule en Mercedes ton gars.
-Mais ti est pire qu’un berbère toi. S’exclame t-il.............
Marchander avec un berbere est un plaisir pour moi

Continue tes récits, Jean !
Ils sont des oasis de fraîcheur parmi la sécheresse de certains commentaires

Sailor

bonjour jen 66

C'est vraiment superbe ,Magnifique récit,bien écris et bien conté ,

j'ai aussi fait 168 pages de mon voyage ,1 par jour ,heureusement que je ne l'ai pas mis sur le forum !

très jolie à lire et beau, j'attend la suite .

merci pour ce bonheur

bonne journée à tous antoine

Bonjour Jean,
Continue à noius faire rêver et surtout à nous faire patiencer jus'qu'au prochain départ
Hum ce que j'aime ces récits plein d'humour et de respect....

Au plaisir

bonjour,
merci Jean pour tes beaux récits.
Comme dit Josi continue a nous faire rever en attendant le prochain départ
qui me parait bien loin
enfin en attendant, didier se tape une sieste et moi je t'ai lu
amities
mimy-84

il ne fallait pas le relever !
car le pic devient une pioche !

GRAND MERCI A TOUS je me sens réconforté par vos commentaires
ok Thierry je ne voulais pas qu'une polémique stérile démarre


JEUDI

Le souk hebdomadaire de Tiznit

Il se déroule sur 2 jours (mercredi et jeudi) sur un terrain clos et sableux.

Tôt le matin.

-Des paysans avec leurs charrettes plus ou moins bondées de légumes ou de fruits.
-Des camionnettes de grossistes venant du Souss (région agricole très riche et située entre AGADIR et TIZNIT) tous aussi bondées
déchargent leurs produits en vrac souvent à même le sol .

Ce sont parfois des montagnes de fruits ou de légumes bien plus hauts que les vendeurs.
Les commerçants ainsi que les particuliers viennent ici faire leurs emplettes de la semaine, le reste est vendu à la fin du marché à un prix bien plus bas ou ramené sur le camion pour aller au souk d’une autre ville.

Je préfère faire mes achats auprès des rares paysans qui viennent y vendre leurs propres légumes.
Leurs tas font minables à coté des grossistes. Ce matin j’ai pris un kg de tomates-cerise (produit plutôt peu fréquent ici) pour 20centimes d’euro alors que le grossiste les vendait 95 centimes un peu plus loin.

Il vaut mieux faire ses emplettes le premier jour car avant d’acheter on tâte, on renifle, on rejette, on trie, on prend son temps pour acheter son kg de patates.
Les produits s’étalent tellement que l’on marche parfois dessus.
Les balances sont rudimentaires avec des poids tout aussi rudimentaires. Mon paysan avait un poids d’un kg suspendu à une ficelle qui était accrochée une barre de ferraille et de l’autre coté de la barre une pochette en plastique.
Si le kg de légumes n’a pas la bonne mesure, le vendeur rajoute un légume quelconque qui fait le poids ou enlève cela va de soit.

Dans un coin du marché on y vend les produits artisanaux comme vases, poubelles, cruches, éviers, bacs tout ce que l’on peut imaginer en pneus de voitures ou de camions.

On peut y trouver clous rouillés ou tordus boulons et vis tout aussi rouillés, pelles et clefs, râteaux, et balais de fabrication maison ainsi que de multiples pièces détachées de vélos, d’appareils ménager.
Pas de vêtements ou articles manufacturés neufs.

Le coin « boucherie » et petite restauration se repèrent aux mouches et est aux chats éboueurs.
Le sol devant ces étals est spongieux car on y jette les restes de thé, on se lave les pieds quand c’est l’heure, on y jette les restes de boucherie pour les chats et j’en passe.

Les porteurs avec des charrettes à bras sont nombreux et circulent difficilement dans la cohue. Ils vous transportent vos courses à la voiture ou même en ville à 2 km. Les commerçants de Tiznit s »en servent beaucoup.


Certains souks hebdo. sont extraordinaires, pleins de fraicheurs et produits sur des étals. A 90% ce sont des légumes.
Celui de Tiznit est disons exotique mais pas le plus beau.


Dans le sud à partir de SIDI IFNI vous trouverez presque toujours un stand de viande de dromadaire, viande plus tendre et plus présent que le bœuf. Le mouton est présent partout.

Dans tout le Maroc.

Dans les petits villages et pour les fermes, il y a un souk hebdo pour l’ensemble. Il se trouve bien entendu dans le village le plus important. Il y a là, toujours un grand parking rempli de mules et d’ânes ramenant clients et vendeurs qui viennent parfois de très loin.
On y trouve des coiffeurs, des cordonniers, des petits artisans divers. On n’y voit plus les arracheurs de dents.
Mais les vendeurs de produits miracles y font encore de bonne affaires.

Citation :

Citation:
Quand la gazelle surprise de nous voir arriver se met à zigzaguer sur la route pendant quelques secondes, ma mie se précipite sur l’appareil photo et pousse un cri triomphal
« je l’ai »
« Bravo on va pouvoir épater la galerie, on enverra la photo à Emile qui nous avait recommandé le circuit »
LE SOIR O rage O désespoir j’va pleurer. La bête a été plus rapide que l’appareil photo, il ne reste plus que la route. T’inquiètes po ma mie on achètera un appareil photo plus rapide.

désolé jean moi j'ai réussi !!!!!! bon c'est vrai que celle la allait beaucoup moins vite !!!!
merci pour tout
amicalement
emile

[img][/img]bonsoir à tous

toute mes excuses , je me suis embrouillé les crayons j'ai pas mis de commentaire avec la photo

un cuicui du maroc de Tafraout tout près de la famille qui habite dans la montagne . . . . .

bonne soiré à tous antoine

MERCI à tous les deux, je crois que je vais me rabattre sur une tortue c'est poins cher qu'un nouvel app. photos

24 mai L’EAU ETINCELLE DE LA VIE VEGETALE

Apres un hiver bien arrosé, le Maroc du sud s’est recouvert d’un pâle et frêle duvet vert, même dans le désert.
L’eau l’étincelle verte de la vie végétale a enflammée la nature.
En ce mois de mai les champs et les montagnes ont à nouveau une toison d’or qui cachent les imperfections de la nature.
Elles sont mouchetées de petites taches vertes des arganiers.
Les amandiers, dont les branches ont explosé de vie comme une gerbe de feu d’artifice, s’essoufflent et souffrent de la chaleur revenue. Les petites branches déjà se meurent et forment une couronne blanche.
Je m’arrête pour contempler le phénomène et je découvre les jeunes pouces fanées qui décore les amandiers comme autant de couronnes mortuaires.

TAFRAOUTE

Petite bourgade commerciale, rien de génial si ce n’est sa situation exceptionnelle dans un cadre rose au soleil couchant et des environs tout aussi exceptionnels qui méritent vraiment le déplacement.

LES FEMMES DU SUD (selon nos critères)

Nous ne connaissons d’elles que des gestes de servantes ou d’esclaves. Laboureuses, semeuses, moissonneuses-batteuses, porteuses de grandes charges de paille ou de foin, puiseuses d’eau ou lavandières autour d’un misérable puits.
Au domicile quand la famille reçoit des invités, elles sont cantonnées dans une pièce à part ou à la cuisine.
Les femmes (filles, épouses, mères) ne prennent pas le repas avec les hommes. Elles mangent les restes et les parties les moins nobles du repas.
Nous sommes toujours très gênés. Ma mie, invitée d’honneur à la table des hommes va toujours chez les dames à la fin du repas pour leur offrir un parfum qui porte le nom de PARIS et aux jeunes filles des savonnettes parfumées, je les entends toujours s’extasier avec ravissement.
Elles ont toujours les cheveux voilées et suivant les villes et les villages leur visage aussi.
Les ultra-voilées ne montre qu’une fine ligne du regard souvent hostile ou se détournent de vous pour vous montrer leur dos, ou encore s’enfoncent provisoirement dans des portes cochères.
Et pourtant les jeunes femmes Marocaines vous sourient souvent, entament la conversation avec bonheur surtout avec ma mie.
Egarés, comme toujours sur une petite route de l’ATLAS nous voulons demander notre chemin à une femme se reposant devant sa porte. Elle accoure tout sourire quand, comme un diable sorti de sa boite un homme se met à beugler après elle. Elle s’en retourne toute penaude.
Pour un peu je lui sortirai quelques noms d’oiseaux mais il finirait par s’en prendre à cette bien agréable dame.

Qu’elles portent un voile en permanence est tout à fait normal au Maroc, pays de vent et de poussière. C’est même une question d’hygiène. Même le voile au visage me semble normal dans ce pays, elles se protègent ainsi d’un soleil bien ardent et des rides d’une vieillesse précoce.
Quand cela prend un aspect religieux c’est pour nous déplaisant car c’est au profit d’hommes malhonnêtes.
Mais dans la situation actuelle les femmes Marocaines y trouvent leur compte, « je peux ainsi me promener sans que l’on me reconnaisse et les hommes me laissent en paix »
Les prendre en photo est un problème insoluble, il faut qu’une confiance s’installe d’abord.
« Mais pourquoi ? Les femmes Marocaines sont belles ou veux tu que je montre ces dames en noir au regard furtif et hostile. Le Maroc et son avenir ce ne sont pas elles »
Femmes Marocaines soyez fières de vous et relevez la tête vous le méritez plus qu’ailleurs.

Et selon le critère des intégristes

Il est vrai que pour l’intégriste nous formons à leurs yeux une sale engeance, mangeurs de sales porcs, bouffeurs de salades comme les chèvres, nos femmes courent à moitié dénudées, nous mangeons des escargots comme les bêtes du désert et nous nous pavanons obèses sur leur territoire comme en pays conquis.
En plus nous confirmons ce que la télé leur montre comme richesse sous d’autres cieux.
Nous risquons de donner des idées à leurs femmes qui doivent rester sous leurs esclaves.

Je vous rassure nous allons bientôt quitter ces régions isolées si propices à la méditation.

ESSAOUIRA 25 mai 5200 km

Par une petite route nous rejoignons AGADIR que nous passons en trombe pour rejoindre, dans la foulée, ESSAOUIRA une de nos villes préférées.

Anciennement MOGADOR, il ne reste qu’une ile face au port à s’appeler encore ainsi.
Essaouira a admirablement intégré, modernisme, tourisme, et tradition Marocaine. C’est une ville paisible et remuante à la fois.

On peut flâner pendant des heures dans la médina mais il faut aussi passer par les ruelles parallèles. On y découvre alors les petits marchés d’épices, de poissonneries, de légumes, des riads innombrables ainsi que toute une vie souterraine.
Nous nous égarons dans une des ruelles sombres et bien fraiches, un vrai labyrinthe avec un tas d’impasses pour y découvrir de petits artisans qui travaillent si bien le bois de thuya dans cette odeur si caractéristique de bois résineux.
Ailleurs c’est une odeur d’épices ou d’oignons frits des cuisines.
Les cris des mouettes résonnent le long des remparts comme des trompettes affolées.

Ce n’est pas à Essaouira qu’il faut acheter les produits qui ne s’y fabriquent pas car les prix sont multipliés par 2
L’huile d’argan par exemple est à 900DH le litre dans une COOP artisanale (tourisme oblige). Par contre le bois travaillé par de vrais ébénistes et à un prix défiant toute concurrence, encore faut-il savoir marchander un peu

Nous déjeunons pour 50DH le menu complet dans un resto « recommandé routard 2009» (ils sont nombreux à l’être) mais celui-ci mérite notre reconnaissance car il est complet, agréable, et fait vraiment resto. Il est près du port dans un angle dans la place arborée. Sinon les prix du menu grimpent facilement au-dessus de 100DH pour un repas souvent quelconque.
Au port les immanquables grillades de poissons et crustacés.

Au camping un tas de jeunes campeurs viennent de s’installer, se préparent-ils déjà au festival de musique GNAOUA de juin ?
Festival célèbre qui se termine par une nuit rituelle de transe. Il s’agit de chasser les démons djinns, esprits malins. GNAOUA es le nom des anciens esclaves noirs d’Afrique centrale.

Ci-joint une copie wiki
« La constitution en confréries des gnaouas à travers le Maroc s'articule autour de maîtres musiciens (les mâallems) et/ou de rituel, d'instrumentistes (quasi exclusivement les qraqeb – sorte de crotales – et le guembri), de voyantes (chouaafa), de médiums et de simples adeptes. Ils pratiquent ensemble un rite de possession syncrétique (appelé lila au Maroc, diwan en Algérie) où se mêlent à la fois des apports africains et arabo-berbères et pendant lequel des adeptes s'adonnent à la pratique de la transe à des fins thérapeutiques.
Le Festival des Gnaouas d'Essaouira au Maroc est un haut lieu de rassemblement annuel de ces confréries ou écoles. »

Aujourd'hui les alizés soufflent fort et abaissent la température à 20°
Les CCars y sont encore nombreux mais presque tous sur le chemin du retour

bonsoir jean 66

c'est toujours un plaisir de te lire

c'est beau et cela fait réver :112b:

encore 6 mois d'attente

cordiale sympathie antoine

Bonsoir JEAN 66

Nous sommes à Marrakech et demain à Essaouira peut être nous croiserons nous au camping ????
Au cas ou tu serai plus au camping a tu le nom du restos???
AMICALEMENT
DANIEL