- Michel Lombard a écrit:
- sur différents sujets de bakchich
Je pense qu'il ne faut pas confondre l'achat ou le dédommagement d'un service avec l'achat d'un passe droit (ce qui est encore pire si c'est un fonctionnaire). Dans ce cas c'est de la corruption, et comme je l'ai déjà écrit, il n'y aurait pas de corrompus s'il n'y avait pas de corrupteurs...
Tout à fait d'accord avec toi Michel Lombard, mais bien souvent les corrupteurs sont en fait des rackettés.
Je pense que les mots ont tous un poids et une significationbien différente.
Voici quelques idées perso sur ce sujet qui déchaîne souvent les passions sur ce forum.
En Afrique, au Maroc et dans bien d'autres endroits
Bien sur il y a le
backchich, c'est une rétribution que l'on donne de bon gré, avec plaisir à quelqu'un qui a rendu un service et qui n'est normalement pas payé pour cela.
Ensuite il y a
corruption, c'est le terme que l'on doit employer quand on donne de l'argent à quelqu'un (généralement un fonctionnaire) pour obtenir un passe droit, ce montant est en général donné avec plaisir.
Puis il y a
racket, c'est le terme qu'il convient pour ce qu'il faut donner à quelqu'un (généralement un fonctionnaire) pour lui faire faire le travail pour lequel il est normalement payé ou pour l'empêcher de bloquer une situation, un dossier ou autre... en général ce montant n'est pas donné avec plaisir, car celui qui donne n'a pas vraiment le choix.
Dans les pays de l'Islam, il y a aussi la
zakat, c'est un montant que l'on donne annuellement à des nécessiteux, calculé sur ses fonds personnels non utilisés pendant une année, (textuellement le quart du dixième, soit 2.50%).
Un bon musuleman fait ce calcul lui même avec grande rigueur et il distribue le montant avec une grande satisfaction.
C'est l'un des 5 piliers sur lesquels est bâti l'Islam (un peu comme les 10 commandemants dans les religions Judéo-chrétiennes) et c'est une obligation religieuse.
Puis il y a aussi la
sadahat, c'est l'aumône quotidienne que doit ou devrai faire tout bon musuleman, le montant est en général donné à des mendiants, nombreux aux carrefours dans les villes, d'un geste machinal malheureusement sans grand sentiment.
Une autre pratique, très courante et traditionnelle en Mauritanie, dont j'ai oublié le nom, c'est ce que donne un voyageur avant d'entreprendre un voyage. Le don se fait à un pauvre non pas en argent mais en café, thé ou sucre en poudre. Ce don est aussi fait avec un grand plaisir et bien souvent le voyageur en partance recherche lui même quelqu'un à qui il peut faire se don.
Dans bien des cultures africaine et particulièrement en Mauritanie et au Sahara marocain, il y a le
cadeau que l'on peut faire à ses amis au retour d'un voyage, l'important est que l'on donne quelque chose qui vient de loin.
L'échange de cadeauxUn autre cadeau peut aussi avoir été donné avant au voyageur ou bien à la rencontre suivante et cet échange de cadeau est un passage obligé dans le cursus de l'Amitié.
Pour qu'il aie toute sa valeur dans ce cursus ce cadeau doit être donné spontanement et surtout pas demandé.
Et puis, loin de tout cela il y a le "petit cadeau", celui qui est demandé avec plus ou moins d'insistance par des autorités en général lors de contrôles routiers.
Chacun fait comme il veut, chacun peut classer cette demande dans l'un des cas précédent et prendre sa décision personelle.
Dans les temps anciens les commerçants devaient voyager sans cesse et le plus souvent transportaient eux mêmes leurs propres marchandises.
Un vieux proverbe mauritanien qui s'adresse aux commerçants globalise tout cela :
"La main du commerçant n'abime pas la poche de son boubou"Même de nos jours la plupart des mauritaniens sont toujours habillés avec le boubou, lequel signe des temps anciens a toujours une grande poche centrale sur la poitrine qui fait un peu office de fourre tout.
J'exprime ici une pensée personnelle qui peut très bien ne pas être la vôtre, il n'y aucune recherche de polémique juste une information.
Longue vie au forum.
Guy
avec l'accord de l'administrateur