Retour du maroc 5eme partie

Samedi 17 mai 2008
Retour à la case Ouarzazate, pas de problème particulier et dans le sens du retour ca nous permet de découvrir ce que nous n’avions vu à l’aller. Sur la route le vent est toujours omniprésent et emmène par bourrasque le C.car sur le bas coté. Arrivé à Ouarzazate nous achetons 5 bons gros melons pour 30 Drh le tout, ces derniers sont juteux et sucrés, un délice pour les papilles.
Mince, le camping est envahit par des Néerlandais, au moins 40 véhicules, de la caravane au camping-car américain du type bus. Nous sommes toujours aussi bien accueillis par le gérant du camping et celui-ci nous trouve un emplacement. De leur coté les amis Néerlandais commencent à être un peu bruyants, l’alcool aidant l’animation monte d’un cran sur le campement.
Dans l’après-midi nous nous rendons en ville pour y faire quelques achats et emmenons avec nous un couple de français qui parcoure le pays en 4*4 et en tente. La soirée est plutôt calme, j’en connais qui cuvent sur leur paillasse.
Ce soir le vent est de la partie, impossible de manger à l’extérieur, faut fermer fenêtres et portes. Aussi, le frigo affiche un défaut, le voyant principal s’allume jaune et clignote, je cherche la doc mais en vain, elle est restée en France… le vent lui étant de face celui-ci ne peut ventiler et l’air violent qui s’engouffre par les grilles finit par déclencher un défaut dont je ne comprends pas la signification. Une fraîcheur inattendue s’installe, au point de ressortir pulls et polaires pour parer à ce vent froid. Le voyant repasse au vert, il est stable, tout rentre dans l’ordre sans que je n’y comprenne rien.
Dimanche 18 mai 2008
Juste avant de partir nous réglons le camping, surprise, le prix à augmenté, humm ça sent le pourliche obligatoire cette affaire ... Bon toujours est t’il, on file vers Talouine sur la route du safran. La route est pourrie, parfois en travaux et souvent défoncée, 4 h pour 130 km. Les paysages sont tantôts beaux tantôts… sans plus. La chaussée est étroite et il faut une fois encore jouer des coudes lors d’un croisement entre véhicules.
A Talouine nous prenons le premier camping, celui-ci est calme, très calme, en fait nous ne sommes que deux, chose amusante, c’est un couple de camping-cariste du Cher, nous échangeons politesse et quelques mots. Pour nous rendre en ville à pied, c’est 7 bornes aller retour, le chien en a plein les pattes et nous aussi d’ailleurs.
Ce soir c’est barbecue, à l’entrée du village il y a une petite dibiterie, là, un bout de viande sans nom balance au bout d’un crochet, les quelques mouches qui virevoltent autour sont chassées aussitôt par le revers d’une main. Un billot qui ressemble à un tronc d’arbre coupé en deux trône au milieu de la pièce et d’un geste habile le boucher découpe à grands coups de hachoir le gras de la viande.
A l’accueil du camping je commande un thé au safran, c’est bon mais nous préférons de loin le thé à menthe tel qu’il est préparé ici. La nuit est calme et le réveil nous laissera un souvenir féerique, celui d’un soleil rasant les collines, superbe !

Lundi 19 mai 2008
La route qui traverse les vastes plaines et les montagnes est très jolie, c’est pour beaucoup l’une des plus belles routes du Maroc, cependant dès le départ elle est en travaux, puis finit par être lassante, les lacets n’en finissent plus, ajoutez y une partie de chaussée complètement déformée et ne laissant la place qu’à un seul véhicule sur des dizaines de kilomètres, il ne m’en faut pas plus pour être crevé. Arrivé à Tafraoute je suis lessivé, prés de 5 h pour 204 km. Le véhicule aussi a souffert de la déformation du goudron, au point même qu’il me semblait avoir un amortisseur cassé, mais il n’en est rien en fait.
Le camping, quatre murs, pas un arbre, au fond la cabane du gardien, cependant, on peut se connecter en Wifi, c’est étonnant, nous pouvons dialoguer avec notre fille par Webcam de puis la cellule du camion tout en gardant une qualité de connexion excellente, mieux qu’à la maison.
En fin d’après-midi nous achetons une fois encore du mouton mais cette fois ci pour faire un Tajine, à l’heure même où j’écris ces quelques lignes les épices parfument le C.car et la viande s’attendrit doucement dans la cuisson des légumes qui fondent sous le cornet du plat à Tajine.
Le paysage qui entoure la ville et par là même le camping est une enclave de rochers et d’énormes galets, le soleil joue de leurs couleurs originelles où le rose, rouge et safran forment une alchimie kaléidoscopique, soir et matin ce spectacle à lui seul masque les défauts d’une ville en réhabilitation urbaine.
Mardi 20 mai 2008
Environ deux et demi, c’est le temps que nous mettons pour atteindre Tiznit. La ville se découvre sur sa longueur à l’issu d’un virage de plaine sableuse, la circulation y est soutenue et contraste avec Tafraoute de part ses infrastructures nombreuses et semble t’il modernes. Le camping, facile d’accès se situe en centre ville, il peut recevoir jusqu’à 250 C.cars, je n’ose y penser et à peine imaginer la cohue en pleine saison. En cette fin mai nous sommes à peine une dizaine de camions, aussi nous faisons connaissance d’Emile et Charlette, un couple avec qui nous avions entretenu une petite conversation sur Internet avant notre départ et le fait de les retrouver sur le camping est un moment très plaisant tant ils sont sympa. Ils nous offrent l’apéritif et faisons connaissance tous les quatre à l’ombre du store déployé.
Mercredi 21 mai
La nuit fut très calme et en cette matinée de fin mai quelques masses nuageuses pointent du nez, nous serions en France qu’il s’agirait d’un temps de pluie, mais ici il en est tout autrement, deux heures plus tard le ciel est pur d’un bleu azur et le soleil déploie ses raies de chaleur. La ville offre de beaux avantages, belles avenues, beaucoup de commerces, même un petit supermarché. Nous profitons de notre escapade pour retirer de l’argent à un distributeur automatique, acheter quelques fruits et légumes et faire le tour des vendeurs de tissus, nous envisageons de faire changer les rideaux et revêtements du C.car.
Notre choix se porte sur un tissu bleu aux motifs clairs et discrets et des doubles rideaux en accord avec le tissu. Le tapissier passe nous voir dans l’après-midi, fait un état des lieux et fixe son devis. Le prix étant raisonnable nous décidons donc de faire refaire l’intégralité des tissus du véhicule, point à en douter, ca va remettre un coup de neuf, le changement va être radical. En soirée, à l’aide d’une carriole, un gamin passe nous enlever les fauteuils de la cabine et tous les coussins.

Jeudi 22 mai 2008
Journée d’attente, le gamin revient pour démonter ce qu’il n’a pas tombé la veille, les vis et caches fusent de partout, une louve ni retrouverait pas ses petits, ca commence à prendre une drôle de tournure cette affaire, mais bon positivons et attendons. Toute la journée j’aurai tenté mais en vain de voir le patron, ce dernier doit toujours arriver mais quand ? C’est bien simple, quant un type te dit « il arrive » t’ajoute une heure et une heure plus tard ajoute encore une heure, finira bien par pointer du nez à un moment donné, faut pas être pressé, c’est tout.
Du midi nous mangeons en compagnie de Charlette et Emile et passons notre après-midi ensemble à attendre, eux que leur parabole soit montée, nous que nous housses prennent forme. Fin de soirée, Emile revient avec sa parabole et nous, nous restons dans l’expectative.
Sur le camping un couple s’installe à une dizaine de mètres de notre C.car, ils ont un chien qui ressemble un peu au notre, court sur pattes, poils dans le vent, bouille adorable, enfin une gueule d’ange qui en profite dès que l’on a le dos tourné… Voyez le genre ? Ces personnes arrivent de Tafraoute où semble t’il court un légende sur un chien comme le notre qui aurait gagné les collines pour rejoindre une meute de chien, aussi, que ses maitres à sa poursuite seraient partis dans les montagnes pendant 2 jours pour retrouver leur animal de compagnie…Qui plus est cette histoire date du jour de notre présence et en fait voici ce qu’il s’est réellement passé.
A la nuit tombée je sors notre Benou national, celui-ci s’assoit tranquillement sur la contre marche du camion puis attend sagement que je me saisisse de sa laisse pour l’accrocher à son collier, mais ce soir là c’est sans compter sur le chat du coin, qui, d’un œil goguenard vient frotter lascivement ses flancs sur le pourtour du bahut, le chien repérant le manège fait un bon en avant, me retrouvant du coup comme un rond de flanc avec la laisse entre les doigts. De frousse le chat cavale vers la sortie du camping suivit de peu du clébard et moi-même. J’ai beau brailler le nom du chien ce dernier disparait dans la profondeur de la nuit. Isabelle et les gardiens du camping armés d’une lampe torche déboulent tout aussi rapidement criant à tue-tête le nom du chien. 30 secondes plus tard cet imbécile est à nos pieds avec un air étonné, je le saisi par le collier, le rentre dans le C.car et voilà c’est tout, avouez qu’il n’y a pas de quoi en faire une histoire à moins de vivre à Tafraoute…
Vendredi 23 mai 2008
La journée est tranquille nous découvrons plus amplement la ville et nous rendons au marché municipal où nous achetons des figues fraîches, abricots, fraises et avocats pour 60 Drh, de la viande pour faire un barbecue et un tajine que nous partageons du soir avec nos amis, eux de leur coté, sympa, ils nous offrent l’apéro depuis notre rencontre, apéritif que l’on ne trouve pas ici, enfin que je ne pense pas trouver mais cela reste une autre histoire…
Vers 20h00 nous n’avons pas encore mangé que le type qui fabrique les housses tape à la porte du C.car, ses explications sont confuses, il doit se rendre à Agadir, sur Tiznit il n’y aurait plus le tissu que nous recherchons, décidément pas de chance mais quelque chose n’est pas très clair dans ses explications, laissons le venir et demain nous irons voir de nous même si nous pouvons trouver notre propre tissus sans passer par ses fournisseurs.