Retour du maroc 6eme partie

Samedi 24 mai 08
De bonne heure nous voici partis à la recherche de notre tissu, un fond bleu, orné d’un motif or plutôt discret et peu en rapport avec le style du pays. Il en reste une bobine de 13 m dans une échoppe en retrait de l’avenue principale, là même où nous avions choisi le motif deux jours auparavant. Ce midi Milou et son épouse nous invitent au restaurant pour y manger un couscous, le cadre est gentil, le patron très sympa et par l’occasion nous apprenons que l’on y sert non seulement de l’alcool mais aussi que l’on peut en acheter. Le repas est conséquent, légumes, semoule, viande à volonté, le tout dans une ambiance conviviale et amicale, Charlette et Emile sont des personnes vraiment sympas, dommage ils repartent demain nous ne pourrons pas leur renvoyer l’invitation de suite, à Marrakech peut être ?
Les choses bougent coté tissus, le tapissier vient nous voir dans l’après-midi, chance ou intox, le tissu est là, le travail va commencer, avant toutes choses il faut reprendre certaines mesures et à l’aide d’un croquis sommaire il trace les futures housses à venir, mieux vers 18 h nous devons retourner à l’échoppe pour choisir le galon et régler quelques derniers détails. Wait and see.
Dimanche 25 mai 2008
C’est la fête des mamans aujourd’hui et un petit coup de fil en France nous apporte aussi des nouvelles du pays, il semblerait que le pays soit baigné dans une grisaille et un froid plutôt inhabituels en cette saison, de même, des mouvements sociaux plongent le pays dans les grèves, les blocages et la grogne monte, le gasoil aurait atteint 1.50 € ! D’ici nos soucis sont tout autres et bien loin d’être à la hauteur des préoccupations de nos compatriotes, on se contente de parler du vent qui est croissant depuis quelques jours et de la fraicheur des soirées…
La paume de la main haut perchée nous signons dans l’espace un au revoir à nos amis, leur véhicule s’efface à la sortie de Tiznit, souhaitons leur un bon voyage.
Ce matin au centre culturel il y a une représentation musicale on y fait un détour, seulement c’est sans compter sur l’artiste qui doit arriver d’Agadir et qui ne pointera pas son nez avant notre départ. Sur le chemin du retour on repasse par le marché municipal pour acheter de la viande, je ne doute de rien, un manchon de viande qui ressemble à une cuisse de vache pend au bout d’une esse, m’adressant au « boucher » je lui demande un steak celui-ci me découpe grossièrement un bout de barbaque, le pèse et nous l’emportons pour 51 Drh. Après-midi tranquille à l’abri du vent dans le C.car, nous regardons un film. Mon esprit s’évapore, je m’endors imaginant notre intérieur en bleu…
Lundi 26 mai 2008
Balade en ville pour trouver du poisson, je reviens avec une théière de la menthe verte et des pains de sucre… Dans la journée nous tirons de l’argent à un distributeur pour payer notre artisan tailleur, d’ailleurs à son propos il faut attendre le soir pour voir arriver nos assises et rideaux avec le nouveau tissu. Notre choix était le bon et sommes satisfaits du tissu et sa couleur, cependant, les double-rideaux sont plus courts que les rideaux, la molettes de réglage lombaires sur le siège conducteur n’a pas était dégagée et il me manque des boutons pour cacher les têtes de vis, sans compter que les rideaux d’occultations ne sont toujours pas finis, en deux mots il reste du travail… Je lui laisse tout de même une avance sur ses frais. Mouais…

Mardi 27 mai 2008
Ce matin les choses s’accélèrent, je lui rends visite dans son échoppe, lui demande d’activer le travail car je ne veux pas payer les jours supplémentaires de camping qu’il m’impose, le travail devait prendre 2 jours nous en sommes au 6eme, ma patience à des limites. Son discours est rodé, il me promet que tout sera terminé aujourd’hui, que le travail sera bien fait, pas de problème, etc… Effectivement, comme par un tour de magie, les appuie-têtes prennent place, puis les rideaux, doubles rideaux, boutons et pour finir les rideaux d’occultations que nous devons mettre en forme et insérer tous les crochets. Ouf, on y est, le résultat est une réussite, l’intérieur du C.car est transformé, ce bleu nuit apporte un contraste avec le mobilier ce qui redonne une cure de jouvence à notre EDEN. Demain nous quittons Tiznit.
Mercredi 28 mai 2008
Le moteur démarre au quart de tour, je descends de la cale, prend la direction de l’espace vidange, un gros quart d’heure plus tard nous franchissons le porche du camping direction Sidi-Infi. Peu de kilomètres séparent notre point de départ de la ville d’arrivée, environ 70 km. Le camping est situé en bord de mer, spacieux et plutôt bien entretenu, il dispose même d’une connexion internet en Wifi qui ne fonctionne qu’à une dizaine de mètres tout au plus. La plage est jonchée de détritus, il y intérêt à garder les sandalettes aux pieds… La fraicheur de l’océan apporte une note de fraicheur revigorante. Nous nous installons en deux coups de cuillère à pot puis faisons chemin vers la ville ou le blanc et le bleu des demeures prédominent avec gaité. Le centre ville n’est pas un modèle du genre mais il est agréable de s’y perdre un peu, faire le tour des étalages de poissons et viandes qui pendent aux échoppes. Au programme de ce jour, bronzette, farniente, tonte du chien, barbecue. Quelle journée !! Nous sommes les seuls sur le camping et le vent monte au point de nous empêcher de manger à l’extérieur. Le C.car bouge aux grès des bourrasques, puis d’un coup le vent s’échappe, invisible et imprévisible, un répit jusqu’au lendemain matin.

Jeudi 30 mai 2008
Après une légère hésitation nous prenons la direction d’Agadir, en effet une journée de plus à Sidi-Infi ne nous aurait pas apporté grand-chose. A l’approche de cette grande ville la maréchaussée devient de plus en plus présente, radar en forme de caméscope à la main les gendarmes contrôlent les excès de vitesse et les infractions au code de la route, doucement je rigole, dans ce pays où le piéton est relégué au dernier niveau de la priorité les gendarmes excellent dans l’excès de contrôle et pas souvent à bon escient…
Avant d’entrer dans la cohue de l’agglomération nous faisons une halte au supermarché pour y faire le plein de carburant et aussi du frigo. Là les prix sont fixes, affichés et étonnamment il arrive même qu’ils soient moins chers que dans le commerce local, ce qui me laisse à penser que je me suis fais rouler plus d’une fois…
Agadir, nouvelle ville étalée sur sept kilomètres de plage chaud, reconstruite après un séisme elle se voue aujourd’hui au tourisme de masse, en soit elle ne présente pas grand intérêt, restaurants, cafés, terrasses, clubs, hôtels et centres touristiques tournés vers l’océan bordé d’une plage au sable fin de couleur paille d’une rare propreté apporte à Agadir sa notoriété. Le port et la zone industrielle ne sont pas du même acabit, là, la pauvreté cohabite avec l’industrialisation sans en récolter les fruits d’une modernisation émergeante.
Nous nous installons à Atlantica-Park, un camping digne de ce nom, avec des sanitaires, des emplacements aux normes européennes. Le camping à 3 piscines, une pour nos chères têtes blondes, une autre pour les plus grands et enfin une piscine couverte. ATTENTION, ne faites pas d’impaire celle-ci est réservée exclusivement aux femmes…
Dommage que ce vent soit toujours aussi violent, il soulève la poussière des parterres et nous oblige à mener notre petite existence dans la cellule du camping-car. La nuit est calme le vent est tombé et nous aussi par la même occasion mais de fatigue.

Dur dur l'épisode des tissus! Je n'aurais pas été tranquille! C'est vrai que tout fini par s'arranger mais nous on n'a pas l'habitude...
:super:

merci pour ce récit, vivement la suite.....
Didier

Bonsoir Christian.
J'ai tout lu... Une prouesse ,non!!!!
Sacré boulot d'écriture.

J'ai eu les mêmes affres que toi,dans l'épisode du réameublement,je pense que tu as fais affaire avec Mohamed, t'as t'il proposé l'invitation a manger le couscous chez lui.

Dans la saison deux ,tu parles d'une bouteille de gaz refusée par l'usine de remplissage.
Je crois que les bouteilles ne doivent pas avoir plus de quinze ans.
Lorsque je vais changer mes bouteilles en France,j'exige qu'elles ne soient pas plus agées.

Dans la saison trois,tu cherches une pastillas aux pigeons,chez Frédéric et Edouard a Essaouira,ils en font une succulente.

Amicalement.

Bonjour et bravo, on s'y croirait.
Cordialement