Retour du maroc 7eme partie

Vendredi 30 mai 2008
Journée glandouille à Agadir, rien de suintant en soi, mis à part le fait que l’on n’y pose pas un pied sans être interpellé par un sympathique « Entre mon ami, c’est pour le plaisir des yeux…. » . Plus tard on casse la croute sur un parking soit disant surveillé… Début d’après-midi nous regagnons le camping avec l’espoir de nous baigner mais c’est sans compter une fois encore sur le vent. Pour tuer la journée on se connecte à Internet pour prendre des nouvelles de la famille et des amis, on apprend ainsi que notre voisin est venu à deux reprises tondre la pelouse, qui a dit qu’il ne faisait pas beau en France ? Merci Lolo. La soirée s’écoule tranquillement devant un film, les paupières tombent, Morphée m’emporte, je gambade dans la vaste prairie céleste.

Samedi 31 mai 2008
Essaouira, petite perle du Maroc, nichée au bord de l’océan, ville fortifiée à l’allure Bretonne, Vauban n’est pas étranger à sa personnalité. Le camping que nous choisissons est situé à l’entrée de la ville, au pied d’un phare, accès facile, camping propre avec de l’ombre, toutefois le vent est toujours bien présent malgré les hauts murs qui délimitent le terrain. Pour une fois nous sommes un peu plus nombreux, six camping-caristes français, ca nous change d’une solitude devenue habituelle et cette fois nous retrouvons Annick et Jean-Pierre, un couple du Var avec qui nous avions sympathisé à Tiznit.
Dans l’après-midi, accompagnés d’Annick et Jean-Pierre nous prenons un taxi (6 Drh) pour nous rendre au port et en centre ville. La ville est d’une propreté remarquable, les commerçants proposent la visite de leur échoppes sans jamais être insistant, aussi, ils prennent parfois le temps de discuter de choses et d’autres sans faire état de leur commerce, juste pour converser. Les prix sont généralement affichés et sont plutôt bas. Cette ville est l’une des plus agréable qu’il nous a été donné de visiter, les rue sont séparées par thèmes, d’un coté la viande, de l’autre le poisson, les tissus et les petits restaurants au prix très raisonnables.
Plus loin, je cherche du charbon de bois, Je questionne un commerçant qui vend des herbes et épices pour la santé et du viagra… (une sorte de bâton de réglisse)ce dernier envoie un homme quelques ruelles plus loin pour me ramener ce dont j’ai besoin, pendant ce temps nous échangeons une conversation plutôt coquine sur les gazelles (les femmes), il est tout sourire, son français est parfait et nous prenons un réel plaisir à discuter, c’est à n’en point douter un charmeur de dame, nous nous quittons non sans avoir payé le charbon de bois.
Notre balade nous mène sous les remparts de la vielle ville, là nous trouvons à des prix imbattables quelques souvenirs pour la famille et nos voisins. La pendule tourne, l’estomac est descendu à l’étage inférieur, sur les trottoirs les effluvent de viandes grillées me chatouillent les narines, aussi les photos en guise de menu m’ouvrent carrément l’appétit, Je stoppe net devant un sandwich, viande de poulet, frites, légumes et sauces pour 2 drh, une baguette complète hyper chargée. Mais comment fait on en France pour payer aussi cher un demi casse-croute avec une triste tranche de jambon ? Là quelque chose m’échappe… Retour au camping par le taxi, le chien est content de nous retrouver et de se dégourdir les pattes, nous c’est de poser les fesses qui nous ravit. Soirée calme, nuit un peu agitée par les hurlements d’un chien, d’ailleurs à ce propos, chiens et chats sont une plaie pour le pays, ils sont errants, plutôt sauvages et toujours là où il ne faut pas, au milieu de la route ou sous les véhicule voire même nichés dans le moteur des camping-cars. Hurlements, miaulements durant la nuit sont un vrai trouble pour tout le monde. En fait, les camping-caristes n’y sont pas étranger, certains d’entre nous attendris par ses bébêtes n’hésitent pas à les nourrirent à tour de bras pendant leur séjour et s’en retournent laissant l’animal là à la dépendance humaine, connerie !

Dimanche 1 juin 2008
Nous avons changé d’heure cette nuit, une première pour le Maroc, ainsi le pays se rapproche de l’Europe et certains pays africains pour les échanges internationaux, de même pour les économies d’énergie intrinsèques au pays. Quelque part cette heure en moins nous arrange ce sera plus facile pour le retour…
Journée calme où nous allons nous promener en ville le long de la plage et dans la médina, nous profitons de notre escapade pour aller manger le long du port dans une gargote, sole, dorade sont au menu, C’est bon mais sans plus, grillé à la va comme je te pousse sur un barbecue. Les poissons nous arrivent à vitesse grand V sur la table, faut avaler pour laisser place aux autres. Quels autres ? Nous sommes seuls. Dans l’après-midi un voisin camping-cariste nous invite à boire le thé à la menthe. Nous faisons connaissance, lui est Marocain et son épouse de la Moselle où ils résident depuis fort longtemps. Comme beaucoup de gens que nous avons rencontré ils sont très gentils et il est fort agréable de faire connaissance avec eux.
Fin d’après-midi, nous, les trois hommes, partons en mission, nous sommes chargés de dégoter une fois encore du charbon de bois et de la bidoche pour le repas de demain, une idée à moi, organiser « le repas des voisins…. »
Lundi 2 juin 2008
Putain de nuit, vomissements, diarrhées et de douleurs abdominales aigues, Isabelle est malade. Evidement on met ca sur le compte du resto de la veille, pas très net leur poiscaille… Etonnamment nous avons mangé la même chose tout au long de la journée mis à part qu’elle a consommé un thé à la menthe en terrasse et moi un jus d’orange, ce serait tout de même surprenant…
Midi nous réunissons les tables pour faire place aux six chaises de camping, Kébir prépare le feu pour son barbecue, Jean-Pierre fait sauter ses patates, Marinette découpe poivrons et tomates, pendant ce temps Annick et moi mettons la table, quant à Isabelle elle essaye d’aller pour le mieux, ce qui ne semble pas évident. Le repas est très sympa, brochettes, merguez, patates sautées, dessert, le tout arrosé d’un rouge du pays en bouteilles quatre étoiles, 12° le litron de pinard.
Dans l’après-midi nous trouvons dans la médina une pharmacie où le pharmacien nous donne un traitement anti douleur. Nuit tranquille, mis à part les chats qui se battent sous le C.car.
Mardi 3 juin 08
Journée à flâner en attendant un meilleur rétablissement de ma moitié, balade en ville, quelques achats dans la médina pour nos voisins. Nous achetons de la viande dans une superette et congelons celle-ci. Du soir un couscous avec Annick et Jean-Pierre dans notre camping.car, aussi ce soir là nous décidons de partir le lendemain et nous retrouver à Oualida, 200 km plus au Nord, croisons les doigts que le vent viendra à disparaitre…

Mercredi 4 juin 2008
7 h du mat, remplissage du réservoir d’eau propre, vidange des eaux usées et de la cassette. On dit au revoir à certains et a tout à l’heure aux autres. La route est bonne, bruyante mais reste agréable, des dromadaires remplacent parfois les troupeaux de chèvres, des forêts aux arbres petites taillés parsèment les plaines qui longent l’atlantique, ci et là des cultures de blés et parfois de maïs. Les villages et villes que nous traversons ne sont pas des modèles du genre, souvent pauvres et hors du temps ou tout au contraire modernes en pleines expansions mais malheureusement pollués par les déchets ou les rejets des usines.
Le Maroc est définitivement sur les rails de l’expansion économique, il n’en est point à douter même si toutefois il reste encore beaucoup à faire pour combler l’écart entre les classes sociales des villes et campagnes.
Dans l’après-midi nous posons le C.car sur la plage de Oualida, nous stationnons devant le très célèbre restaurant «l’araignée gourmande » et voyons arriver le C.car de Jean-Pierre et son épouse, ces derniers étant déjà venus ils seront nos guides. Le camping est sans eau, toilettes ou électricité, rien, 20 Drh pour le stationnement, d’ailleurs le gardien vient réclamer son dû mais sans nous établir une quelconque formalité. Après-midi tranquille où de la terrasse du restaurant, tout en sirotant un jus d’orange frais nous admirons la lagune et le sable fin, il fait bon, le vent est quasiment inexistant et le soleil malgré quelques gros cumulus pince de ses rayons notre peau encore trop fragile.
De retour au camping commence le défilé de pécheurs qui nous proposent des araignées, sardines, soles, crevettes, le tout à griller sur place ou sur la plage… Wait and see, nous sommes là pour trois jours, aussi, ne mangeons pas tout notre plaisir le même soir. Demain nous bougerons le C.car pour nous rendre au supermarché, à 35 km de là, afin de faire quelques provisions que nous n’avons pu faire avant d’atterrir ici.

Jeudi 5 juin 2008
Petit-déj avalé, il est 7 h du mat je file sur la plage pour profiter des premiers rayons du soleil et photographier l’écume formée par les vagues qui s’éclatent sur la roche à l’aspect lunaire, le spectacle est superbe, le tumulte de l’eau forme une écume immaculée qui comme une mousse blanche se répand sur des aspérités déformées par l’érosion intemporelle, saisissant !
Notre projet de nous rendre au supermarché est remis à plus tard, il se trouve en fait à 69 km… On attendra, et pour s’approvisionner nous nous rendons au village, là on y trouve tout se dont nous avons besoin même du sirop pour le chien qui commence un début d’allergie au sable et au sel marin. Oui je sais ….
Sur un coup de midi la faim commence à tirailler nos petits estomacs et nous nous rendons à ce fameux restaurant. Les quantités sont démesurées, en commandant le menu poissons nous n’aurions jamais imaginés avoir autant d’entrées et de plats de résistance, c’est bien simple tout est doublé et c’est sans compter sur les extra, huitres, moules, crevettes, etc... Le repas est simple, les poissons frits bien servi, le prix est très raisonnable, 130 drh par personne. Cependant la qualité gustative ne nous laissera pas un souvenir intarissable. Après-midi à la plage malgré un soleil timide qui peine à percer la couche nuageuse, repas au camping.
Dans la soirée le gardien, si toutefois il en est un, passe nous réclamer la nuitée, 20 Drh, somme dérisoire pour une nuit. En fait d’après ce qu’il est dit par les rares camping-caristes encore là, il semblerait que le camping soit fermé mais qu’en raison d’un grand nombre d’enfant appartenant au gardien la municipalité laisse cet homme faire un petit boulot… Ses conditions de vie sont des plus démunies, vivant sous un porche, là trône deux lits en piteuses états, rafistolés de bouts de ficelles, éparpillées au sol des bouteilles d’eau vides, une gamelle en plastique et une bassine hors du temps, rien pour s’abriter du vent qu’un reste de porte dégondée et posée à l’horizontal pour donner le change à une intimité utopique. Une pauvreté qui peine à dégringoler plus bas… Que faire ?

Vendredi 6 juin 08
Journée farniente avec balades entre le camping et la plage. Dans l’après-midi bravant le vent nous nous posons sur les serviettes de bain pour dorer nos corps d’albâtres sous les rayons solaires. Dans la soirée je vais chercher des Chawarmas et des frites pour régaler tous le monde et s’arrondir le bide. Demain nous quitterons le camping nous n’avons plus d’eau, la cassette est pleine et l’énergie électrique commence à décliner doucement.
Samedi 7 juin 2008
400 kilomètres nous séparent de notre prochaine destination, faut pas trop mollir sur place et prendre la route tôt. Sur la route un supermarché pour y faire le plein de viande, aussi, avec l’histoire des alcools séparés de la distribution j’en oublie d’acheter une bouteille de vin, tant pis on remet ca à plus tard… La route est jolie, les paysages différents, une fois encore la grande diversité naturelle de ce pays offre à qui voyage un étonnement pour les yeux. Cette fois-ci ceux sont des forêts de liège qui ont remplacées les palmiers et des vaches les dromadaires. On prend aussi l’autoroute pour un prix plutôt modique mais le nombre de péage est sans cesse croissant, petites sommes par petites sommes on arrive à 140 Drh.
A Moulay-Bousselham il y a deux campings, l’un avec une piscine vide mais d’un standing supérieur au second. L’autre camp en revanche offre un accès directe à la lagune avec une vue très agréable, pour finir on opte pour celui-ci, une fois encore les prix ont augmentés, il n’y a pas d’électricité sur notre emplacement et l’eau n’est disponible qu’au robinet de lavage du linge, là même où vous faites la vaisselle, d’ailleurs une jeune fille se lave les pieds dans le bac, en sommes un point d’eau à tout faire !
Nous nous installons face à la lagune la vue est agréable pour une fois ce ne sont pas des murs qui délimitent l’enceinte du camp mais du grillage, le vent est doux, la chaleur juste assez pesante pour supporter la fraîcheur maritime. Le coin est vraiment idyllique et du coup il est ce qu’on a trouvé de mieux à ce jour. Jean-Pierre et Annick s’installent face à nous, nous sortons les bannes, tapis, chaises et tables, une installation pour durer au moins plusieurs jours. La nuit est un peu agitée à cause d’un chien qui est venu hurler sous nos fenêtres.
Dimanche 8 juin 08
Ce matin nous découvrons non sans plaisir le village perché dans ses hauteurs, le soleil jongle avec l’étroitesse des ruelles du souk. Pour le midi nous y achetons des fruits et un pilon en plastique à un prix dérisoire. Ce saint dimanche passe à l’ombre des stores à jouer un peu à la belotte et aussi d’une ballade en barque dans la lagune. En cette saison il n’y a plus d’oiseaux sur les langues de terres ou si peu. Au bout d’une heure à être bercé sur les flots nous retrouvons le camping, un peu sur notre faim… Plus tard j’étudie la carte du Portugal et de l’Espagne, je commence quelques recherches pour notre remontée qui pointe du nez. Dans une semaine nous devrions être avoir quitté la terre d’Afrique.

je suis revenu avec plaisir me replonger dans ton récit
et ca me fait vraiment du bien
sauf que ca me donne encore plus envie de partir
ca va être dur d'attendre
amicalement
emile

bonjour,

content que cette lecture te donne envie de re partir
Nous aussi nous avons envie de refaire ce pays, avec encore plus d'attention...

A bientôt

amicalement